Pour ne point se laisser aller à la négligence, il faut méditer cette belle parole de l’Apôtre :
Je meurs tous les jours (1 Co 15, 31).
Car si nous vivons comme devant mourir chaque jour, nous ne pècherons jamais.
Pour pratiquer cela, nous devons penser en nous éveillant le matin que nous ne vivrons pas jusqu’au soir ;
et en allant nous coucher, que nous ne verrons pas le lendemain ; car notre vie est incertaine et la providence de Dieu en tient le compte chaque jour.
Si nous sommes dans ces pensées et si nous vivons toujours de la sorte,
nous ne pècherons point ;
nous ne désirerons rien ;
nous ne nous fâcherons contre personne et nous n’amasserons point de trésors sur la terre ;
mais attendant la mort à toute heure,
nous ne voudrons rien posséder ;
nous pardonnerons à tout le monde ;
nous ne serons point passionnés de l’amour des femmes,
ni d’aucune autre des voluptés criminelles ;
et nous mépriserons tous ces plaisirs fragiles et passagers, en nous représentant avec effroi le jour du dernier jugement :
Car le péril et l’appréhension de tomber dans les tourments et les douleurs, étouffe le désir des plus grandes voluptés, et soutient l’âme prête à tomber dans le péché.