444. Jeudi. L’adoration nocturne.
Quand je suis venue pour adorer, un recueillement intérieur me saisit immédiatement. J’ai aperçu Jésus attaché à une colonne, dépouillé de ses vêtements et tout de suite la flagellation commença. J’ai vu quatre hommes qui, tour à tour, frappaient le Seigneur avec des fouets. Le cœur me manquait en regardant ce supplice.
Le Seigneur me dit : « Je souffre une plus grande douleur que celle que tu vois. » Et Jésus me fit connaître pour quels péchés Il se soumit à la flagellation ; ce sont les péchés d’impureté. Oh ! Que les souffrances morales de Jésus furent cruelles, quand Il se soumit à la flagellation ! Il me dit alors : « Regarde et vois le genre humain dans son état actuel ! »
Et au même instant, je vis des choses horribles : les bourreaux abandonnèrent Jésus et d’autres personnes procédèrent à la flagellation. Elles saisirent des fouets, et frappèrent le Seigneur sans miséricorde. C’était des prêtres, des religieux, des religieuses et de hauts dignitaires de l’ Église , ce qui m’a bien étonnée. Il y avait aussi des laïcs d’âges divers et de divers états. Ils exerçaient toute leur méchanceté sur l’innocent Jésus.
Mon cœur était dans une sorte d’agonie. Quand les bourreaux Le frappaient, Jésus se taisait et regardait au loin. Mais quand ces âmes dont j’ai parlé plus haut se mirent à Le flageller, Jésus ferma les yeux et un gémissement sourd, mais terriblement douloureux, s’exhala de Son Cœur. Il me fit voir en détail et connaître la gravité de la méchanceté et de l’ingratitude de ces âmes : « Vois-tu, c’est là un supplice plus douloureux pour Moi que la Mort. »
Alors mes lèvres se turent, et sans mot dire, j’ai commencé à ressentir l’agonie. Je sentais que personne ne pourrait me consoler, ni m’arracher à cet état, sinon Celui qui m’y avait mise. Et le Seigneur me dit : « Je vois la douleur sincère de ton cœur, qui a apporté un immense soulagement à Mon Cœur. Regarde et console-toi »
476. Le silence est un glaive dans le combat spirituel. Une âme bavarde n’arrivera jamais à la sainteté. Le glaive du silence coupera tout ce qui voudrait s’accrocher à l’âme. Nous sommes tous vulnérables en ce qui concerne la parole, nous voulons immédiatement répondre, sans nous demander si c’est la volonté de Dieu, pour nous, de parler.
L’âme silencieuse est forte. Si elle persévère dans le silence, aucune contrariété ne la touchera. L’âme silencieuse est capable de s’unir à Dieu de la façon la plus profonde, elle vit presque toujours sous l’inspiration du Saint-Esprit. Dans l’âme silencieuse, Dieu agit sans rencontrer d’obstacle.
530. 24.nov.1935. -Dimanche, premier jour. J’allai tout de suite devant le Saint Sacrement et m’offris au Père éternel avec Jésus présent dans l’Eucharistie. Alors j’entendis dans mon âme ces paroles : « Ton but et celui de tes compagnes est de vous unir à Moi le plus complètement possible par l’amour.
Tu vas unir la terre aux cieux, tu vas adoucir la juste colère de Dieu et tu vas obtenir, par la prière la Miséricorde pour la terre. Je confie à ta protection deux perles précieuses de Mon Cœur, ce sont les âmes des prêtres et les âmes consacrées. Tu vas prier tout particulièrement pour elles. La force leur viendra par tes jeûnes.
Tu vas unir tes prières, tes jeunes, tes mortifications, tes travaux et toutes tes souffrances, à Mes prières, Mon jeûne, Mon travail, Mes souffrances et alors elles auront de la force devant Mon Père. »
531. Après la Sainte Communion, je vis le Seigneur Jésus, qui me dit : « Aujourd’hui pénètre dans l’esprit de Ma pauvreté et arrange tout, pour que les plus dénués n’aies rien à M’envier. Ce n’est pas dans les grandes bâtisses, ni dans les constructions magnifiques, mais dans un cœur pur que Je trouve plaisir. »
532. Quand je suis restée seule, j’ai commencé à considérer l’esprit de pauvreté. Je vois clairement que Jésus n’avait rien, quoiqu’Il soit le Seigneur de toutes choses. Depuis la crèche empruntée, Il va vers la vie, faisant du bien à tous, sans avoir Lui-même, où reposer la tête. Et sur la Croix je vois le comble de son indigence, car Il n’a même pas de vêtement sur Lui. O Jésus, par le vœu solennel de pauvreté, je veux me faire semblable à Vous, la pauvreté sera ma mère.
Extérieurement ne rien posséder, ne disposer de rien, intérieurement ne rien désirer. Et dans le Saint Sacrement, comme est grande Votre pauvreté ! Y eut-il jamais une âme aussi délaissée que Vous, sur la Croix… Jésus ?
579. A un certain moment le Seigneur me dit : « Je suis plus profondément blessé par les petites imperfections des âmes choisies que par les péchés des âmes vivant dans le monde. » J’ai eu de la peine que Jésus éprouve des souffrances de la part des âmes choisies, et Jésus me dit : « Ces petites imperfections ne sont pas tout. Je te découvrirai le secret de Mon Cœur : ce que je souffre de la part des âmes choisies.
Leur ingratitude pour tant de grâces fait la continuelle nourriture de Mon Cœur. Leur amour est tiède, Mon Cœur ne peut pas le souffrir. Ces âmes me forcent à les rejeter loin de Moi.
D’autres ne croient pas à Mon amour et ne veulent pas en ressentir la douce familiarité dans leur propre cœur. Et elles Me cherchent quelque part dans le lointain et ne me trouvent pas. Ce manque de foi dans Ma bonté Me blesse beaucoup.
Si Ma mort ne vous a pas convaincues de Mon amour, qu’est ce qui vous convaincra. Souvent une âme Me blesse mortellement et ici personne ne Me consolera.
Elles emploient Ma grâce pour M’offenser. Il y a des âmes qui méprisent Ma grâce , ainsi que toutes les preuves de Mon amour. Elles ne veulent pas répondre à Mon appel, elles vont dans le gouffre infernal.. Cette perte d’âme Me plonge dans une tristesse mortelle. Ici, Je ne puis porter secours à l’âme, quoique Je suis Dieu. Elle Me Méprise. Car profitant du libre arbitre, on peut Me mépriser ou M’aimer. Toi, dispensatrice de Ma Miséricorde, parle au monde entier de Ma bonté et ainsi tu consoleras Mon Cœur.