Jésus dit :
« À toutes les femmes que frappe une douleur torturante, j’enseigne à imiter Marie dans son veuvage en s’unissant à Jésus.
Ceux qui pensent que Marie n’a pas souffert pour les peines de son cœur, sont dans l’erreur. Ma Mère a souffert. Sachez-le. Saintement, parce que en Elle tout était saint, mais profondément.
Ceux qui pensent que l’amour de Marie pour son époux était plutôt tiède, parce que c’était entre eux une union d’esprits, sont pareillement dans l’erreur. Marie aimait intensément son Joseph. Elle lui avait consacré trente ans d’une vie fidèle Joseph avait été pour Elle : un père, un époux, un frère, un ami, un protecteur.
Maintenant, elle se sentait seule, comme un sarment que l’on a coupé du pied de vigne auquel est associée sa vie. Sa maison était comme frappée par la foudre. Maintenant elle se séparait. Avant c’était l’unité où chaque membre de la famille s’appuyait sur les autres. Maintenant, venait à manquer le mur principal, le premier des coups portés à cette Famille, annonce de la très proche séparation d’avec le bien aimé Jésus.
La volonté de l’Éternel qui l’avait voulue épouse et Mère, lui imposait maintenant le veuvage et l’abandon de sa Créature. Marie au milieu de ses larmes, dit un de ses sublimes « Oui. Oui, Seigneur, qu’il en soit fait de moi selon ta parole ».
Et, à cette heure, pour avoir la force, elle se serre contre Moi. Toujours elle s’est serrée contre Dieu aux heures les plus graves de sa vie. Au Temple, appelée au mariage, à Nazareth, appelée à la Maternité, à Nazareth encore, dans les larmes de son veuvage, à Nazareth dans le supplice de la séparation d’avec son Fils, sur le Calvaire dans la torture du spectacle de ma mort.
Recevez cette leçon, vous qui pleurez, vous qui mourez, vous qui vivez pour mourir. Tâchez de mériter les paroles que j’ai dites à Joseph. Elles seront votre paix dans votre agonie. Retenez cette leçon, vous qui mourez, pour mériter d’avoir Jésus près de vous pour vous réconforter. Et même si vous ne l’avez pas mérité, osez également m’appeler auprès de vous. Je viendrai. Les mains pleines de grâces et de réconfort, le Cœur débordant de pardon et d’amour, sur les lèvres des paroles d’absolution et d’encouragement.
La mort perd toute âpreté lorsqu’elle vous prend entre mes bras. Croyez-le. Je ne puis supprimer la mort, mais je la rends douce à qui meurt en se confiant à Moi.
Le Christ l’a dit, pour vous tous, sur sa Croix : « Seigneur, je Te remets mon esprit ». Il l’a dit en pensant, dans son agonie, à vos agonies, à vos terreurs, à vos erreurs, à vos craintes, à vos désirs de pardon. Il l’a dit, le cœur déchiré, avant que la lance ne le perce, d’un déchirement spirituel plutôt que physique, pour que les agonies de ceux qui meurent en pensant à Lui soient adoucies par le Seigneur et que l’esprit passe de la mort à la Vie, de la douleur à la joie pour toujours.
Paroles de Jésus dites à Joseph:
271> Merci, mon père, en mon nom et au nom de ma Mère. Tu as été pour Moi un père juste et l’Éternel t’a confié la garde de son Christ et de son Arche Sainte. Tu as été le flambeau allumé pour Lui, et pour le Fruit d’un sein sanctifié, tu as eu des entrailles de charité. Va en paix, père. Ta Veuve ne sera pas sans secours. Le Seigneur a tout disposé pour qu’elle ne reste pas seule. Va, je te le dis, en paix au lieu de ton repos. »
Marie pleure, le visage penché sur les couvertures (on dirait des manteaux) étendues sur le corps de Joseph qui se refroidit. Jésus s’empresse de lui rendre les derniers services car la respiration s’affaiblit et le regard se voile.
« Heureux l’homme qui craint le Seigneur et met toute sa joie à Lui obéir…
Sa justice demeure dans les siècles des siècles.
Parmi les hommes droits, il se lève au milieu des ténèbres, le miséricordieux, le bienveillant, le juste…
Le souvenir du juste sera éternel… Sa justice est éternelle. Sa puissance s’élèvera jusqu’à la gloire… » .Tu l’auras, cette gloire, père. Je viendrai bientôt t’amener, avec les Patriarches qui t’ont précédé, à la gloire qui t’attend. Que ton esprit exulte à ma parole.
« Qui repose dans l’assistance du Très-Haut vit sous la protection du Dieu du Ciel « . C’est là que tu es, mon père.
» Il m’a délivré des rets des chasseurs et des paroles méchantes.
Il te couvrira de ses ailes et sous tes plumes tu trouveras refuge.
Sa vérité te protégera comme un bouclier, tu ne craindras pas les frayeurs de la nuit… Le mal ne s’approchera pas de toi… car Il a donné l’ordre à ses anges de te garder sur ta route.
Ils te porteront en leurs mains pour que ton pied ne heurte pas les cailloux.
Tu marcheras sur l’aspic et le basilic et tu fouleras aux pieds le dragon et le lion.
Parce que tu as espéré dans le Seigneur, Il te dit, ô père, qu’il te libérera et te protégera.
Parce que tu as élevé vers Lui ta voix, Il t’exaucera, Il sera avec toi dans ta dernière épreuve. Il te glorifiera après cette vie en te faisant voir, dès cette vie son Salut ».
272> Et il te fera entrer dans l’autre vie par le Salut qui maintenant te réconforte et qui promptement viendra, je te le répète, te serrer dans un embrassement divin et t’emporter avec Lui, à la tête de tous les Patriarches, là où est préparée la demeure du Juste de Dieu qui fut pour Moi un père béni.
Précède-Moi pour dire aux Patriarches que le Salut est venu en ce monde et que le Royaume des Cieux leur sera bientôt ouvert. Va, père, que ma bénédiction t’accompagne. »
Jésus a élevé la voix pour arriver jusqu’à l’esprit de Joseph qui s’enfonce dans les nuées de la mort. La fin est imminente. Le vieillard ne respire plus qu’à peine. Marie le caresse. Jésus s’assied sur le bord du lit. Il entoure et attire à Lui le mourant qui s’affaisse et s’éteint paisiblement.
La scène est pleine d’une paix solennelle. Jésus recouche le Patriarche et embrasse Marie qui, au moment suprême, s’était approchée de Jésus dans une angoisse déchirante.