
2° Elle est tendre, c’est-à-dire pleine de confiance en la très sainte Vierge, comme d’un enfant dans sa bonne mère. Elle fait qu’une âme recourt à elle en tous ses besoins de corps et d’esprit, avec beaucoup de simplicité, de confiance et de tendresse.

3° La vraie dévotion à la sainte Vierge est sainte, c’est-à-dire qu’elle porte une âme à éviter le péché et à imiter, de la très sainte Vierge, particulièrement son humilité profonde, sa foi vive, son obéissance aveugle, son oraison continuelle, sa mortification universelle, sa pureté divine, sa charité ardente, sa patience héroïque, sa douceur angélique et sa sagesse divine. Ce sont les dix principales vertus de la très sainte Vierge.

4° La vraie dévotion à la sainte Vierge est constante : elle affermit une âme dans le bien, et elle la porte à ne pas quitter facilement ses pratiques de dévotion ; elle la rend courageuse pour s’opposer au monde dans ses modes et ses maximes, à la chair dans ses ennuis et ses passions, et au diable dans ses tentations ; en sorte qu’une personne vraiment dévote à la sainte Vierge n’est point changeante, chagrine, scrupuleuse ni craintive.

5° Enfin, la vraie dévotion à la sainte Vierge est désintéressée, c’est-à-dire qu’elle inspire à une âme de ne se point rechercher, mais Dieu seul dans sa sainte Mère. Un vrai dévot de Marie ne sert pas cette auguste reine par un esprit de lucre et d’intérêt ; ni pour son bien temporel, ni corporel, ni spirituel ; mais uniquement parce qu’elle mérite d’être servie, et Dieu seul en elle. Il n’aime pas Marie précisément parce qu’elle lui fait du bien, ou qu’il en espère d’elle ; mais parce qu’elle est aimable.

(1) : Des sentiments où le corps a sa part, et qu’on appelle ordinairement les goûts et ferveurs sensibles.
Traité de la dévotion à la Sainte Vierge
(1° partie, II-2)
St Louis Marie Grignion de Montfort
Jules Didiot – Rennes – 1891
Source: http://www.spiritualite-chretienne.com/marie/priere_1.html