Cette Conférence a eu lieu le Vendredi 29 Juillet 2016
en l’Église de Cabasse (Var).

On peut célébrer la Vierge Marie à biens des titres, mais celui que je vous propose ce soir, n’est pas un des nombreux titres de gloire que chantent les litanies de la Vierge, mais un titre que lui donne une prophétie reprise par des mystiques, des saints et des papes :
La Vierge des derniers temps.
Que veut dire la Vierge des derniers temps ? C’est une prophétie qui affirme que dans les derniers temps, la Vierge Marie aura un rôle majeur particulier et qu’elle suscitera des saints appelés les « apôtres des derniers temps ».
Cette prophétie serait donc un signe des temps qu’il faut comprendre. En effet, l’évocation des derniers temps est angoissante car elle soulève une peur ancestrale. Mais cette prédiction est, tout au contraire, l’évocation d’une période cruciale, mais jubilatoire.
À propos des prophéties, le Padre Pio disait, que si elles venaient des hommes, elles parlaient toujours de châtiments, mais, si elles venaient de Dieu, elles ne parlaient que d’Amour et de Miséricorde.
C’est dans cet esprit qu’il faut comprendre cette Vierge des derniers temps que nous allons tenter de découvrir.
1. Valeur et limites des révélations privées.
On doit rappeler aussi que cette prophétie s’appuie sur des révélations privées qui ne sont pas articles de foi. L’Église établit en effet une distinction très nette entre la Révélation publique, contenue essentiellement dans la Bible, et les révélations privées qui ne sont crues, dit l’Église, que de pure foi humaine[1], même s’il s’agit de révélations privées largement reconnues comme celles de Marguerite-Marie Alacoque ou les secrets de Fatima..
Le Ciel lui-même se soumet à cette règle : Pie XII rappelait ainsi que la dévotion du Sacré-Cœur popularisée par Marguerite Marie Alacoque,
[1] Pie X, Encyclique Pascendi Dominici Gregis, § 65 du 8 septembre 1907.
venait de l’enseignement traditionnel de l’Église et non de ces révélations qui la confirmaient[1].
Certains profitent de cette distinction pour faire une chasse impitoyable et mal venue aux révélations privées car elles sont, dit l’Église[2], des dons du Ciel pour une époque donnée.
Au siècle d’or de la mystique espagnole[3], sainte Thérèse d’Avila, saint Jean de la Croix, saint Jean d’Avila furent poursuivis et condamnés par l’Inquisition, ancêtre du Saint-Office. Ce sont pourtant aujourd’hui des docteurs de l’Église.
Plus proche de nous, ces condamnations malencontreuses s’exercèrent contre les révélations de sœur Faustine ou contre Padre Pio, tous deux canonisés.
Il en va ainsi de la lourdeur de notre humanité qui remonte au matin de Pâques où les apôtres ne crurent pas d’emblée ce que leur dirent les saintes femmes sur la Résurrection. Jésus reproche à ses apôtres ce manque de foi, nous dit l’Évangile[4].
La Vierge des derniers temps trouve un écho dans le livre de l’Apocalypse au chapitre 12 : On y voit la Vierge apparaître couronnée d’étoiles, la lune sous ses pieds. Elle est torturée par les douleurs de l’enfantement. Devant elle se tient un dragon rouge feu qui tente de dévorer sa progéniture, mais elle finit par mettre au monde le berger qui dirigera le monde avec un sceptre de fer[5].
[1] Pie XII, Encyclique Haurietis aquas in gaudio, 15 mai 1956, § 51 et 52.
[2] Catéchisme de l’Église catholique, § 67.
[3] Le XVIe siècle : un royaume de 8 millions d’habitants génère des saints de tout premier plan comme saint Ignace de Loyola ou saint François-Xavier et trois docteurs de l’Église dont l’influence est universelle. Pendant le même temps elle ouvre au christianisme d’immenses territoires.
[4] Cf. Marc 16, 14.
[5] Cf. Apocalypse 12, 1-5.
2. Le siècle des ténèbres ?
Quand on regarde notre époque, on a l’impression d’assister au triomphe de ce dragon qui balaye le tiers des étoiles. Pour un chrétien, l’époque est difficile, et il faut la resituer pour tenter de la comprendre :
Le 13 octobre 1884, le pape Léon XIII assiste à un dialogue entre Dieu et Satan. Celui-ci réclame plus de moyens et plus de temps pour détruire l’Église. Cela lui fut accordé pour une centaine d’années. Le pape voit
[1] Pie XII, Encyclique Haurietis aquas in gaudio, 15 mai 1956, § 51 et 52.
[1] Catéchisme de l’Église catholique, § 67.
[1] Le XVIe siècle : un royaume de 8 millions d’habitants génère des saints de tout premier plan comme saint Ignace de Loyola ou saint François-Xavier et trois docteurs de l’Église dont l’influence est universelle. Pendant le même temps elle ouvre au christianisme d’immenses territoires.
[1] Cf. Marc 16, 14.
[1] Cf. Apocalypse 12, 1-5.
alors le siècle « enveloppé dans les ténèbres et l’abîme ». Une légion de démons se disperse à travers le monde jusqu’à ce que saint Michel archange les chasse dans l’abîme. Le pape compose alors une prière à l’archange dite à la fin de chaque messe. Elle tomba en désuétude mais Jean-Paul II invita à la restaurer[1].
En regardant ce siècle qui vient de s’achever, on ne peut que penser au dragon de l’Apocalypse : le XXe siècle vit en effet le triomphe des idéologies idolâtres ou athées : elles promettaient le bonheur pour une humanité affranchie de Dieu, mais elles semèrent la désolation et provoquèrent les plus grands charniers de l’Histoire, pendant que l’anticléricalisme entrainait l’apostasie généralisée des peuples, et parfois des répressions sanglantes contre les croyants comme au Mexique avec les Cristeros, en Espagne avec la terreur rouge, prélude à la terreur blanche, ou en Russie où, au terme de 80 années d’athéisme militant, il ne restait plus qu’une église sur dix.
Pendant ce siècle, la voix des papes se fait entendre, mais elle semble inaudible. Elle ne peut arrêter les boucheries de la première guerre mondiale[2], ni arrêter la montée des idéologies suicidaires qui ravagèrent l’Europe et le monde[3].
En 1972, le Pape Paul VI ne peut que déplorer « la fumée de Satan » qui est entrée dans le peuple de Dieu (l’ensemble des chrétiens). Il n’hésite pas à nommer et à dénoncer l’auteur de ce trouble : « Une puissance adverse est intervenue dont le nom est le diable, dit-il[4]. »
Le 31 décembre 1983, cent ans après la vision de Léon XIII, la Vierge confirme à Medjugorje : « Le pouvoir que Satan détient encore lui sera retiré. Le siècle présent a été sous son pouvoir. Maintenant qu’il prend conscience qu’il perdra la bataille, il se fait plus agressif. Il attaque la famille, il sépare les époux. Il crée des divisions parmi les prêtres. ». Message d’une brûlante actualité, trente ans après.
[1] Jean-Paul II, prière du Regina Caeli, 24 avril 1994, dimanche du Bon Pasteur.
[2] Cf ; Benoït XV.
[3] Cf. Pie XI et Pie XII.
[4] Homélie du 29 juin 1972.
En 2000, Jean-Paul II voit dans ce XXe siècle, un siècle de martyrs dépassant même les premiers temps du christianisme[1].
3. La purification.
Dieu nous aurait-il abandonné au pouvoir de Satan ?
Serait-il impuissant à lutter contre lui ?
Non, bien sûr.
Une première clé de compréhension tient dans l’Écriture où Job, un homme juste et craignant Dieu, est livré au pouvoir du démon qui demande à ébranler sa foi. Les malheurs s’enchaînent pour lui.
Mais Job garde la foi : pour lui l’absence de Dieu n’est qu’apparente. Même s’il ne réussit pas à percevoir sa présence, il s’abandonne à ses décisions qu’il sait bonnes même si elles lui apparaissent incompréhensibles, voire injustes : « Lui connaît mon chemin, dit-il au plus fort de l’épreuve. Qu’il me passe au creuset : j’en sortirai comme l’or. Mon pied s’est attaché à son pas ; j’ai suivi son chemin sans dévier[2]. »
Au terme de cette épreuve purificatrice Dieu récompense sa foi en multipliant sa descendance et en le comblant de bontés.
De même, au soir de la sainte Cène, Satan demande à éprouver les apôtres[3]. La prière de Jésus vole à leur secours pour les empêcher de succomber et Pierre en sort raffermi.
Ainsi donc l’épreuve est une purification, non une punition. À son terme elle comporte le triomphe de Dieu et comble celui qui a espéré.
Dans un message à Maria Valtorta, une mystique italienne morte en 1961, Jésus explicite cette période[4] : « Après cette période de douloureux travail au cours de laquelle, persécutée par des forces infernales, l’Église, comme la Femme mystique dont parle Jean (il s’agit ici de ce passage de l’Apocalypse dont nous venons de parler), après avoir fui pour se sauver, se réfugiant chez les meilleurs et perdant ses membres indignes dans sa fuite mystique (Je dis bien mystique, précise Jésus), accouchera des saints destinés à être à sa tête à l’heure qui précède les temps derniers. »
Il ne s’agit donc pas de la fin ultime de l’Humanité dont nul ne connaît le temps et le moment et surtout pas les faux prophètes qui nous l’annoncent régulièrement.
[1] Jean-Paul II, Commémoration œcuménique des témoins de la foi du XXe siècle, 7 mai 2000.
[2] Job 23, 10-11.
[3] Cf. Luc 22, 31-32.
[4] Cahiers de 1946, dictée du 11 décembre.

François-Michel Debroise SPÉCIALISTE DE MARIA VALTORTA
À SUIVRE……..
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