Personne ne sait où l’homme avec la valise en cuir se dirige, mais nous savons tous qu’il porte la chose la plus précieuse qu’il a encore: l’espoir. Cet enfant est l’espoir et le profond désir de paix en Syrie. † ♥
Pendant plus de dix ans, la Syrie a été le théâtre d’une guerre odieuse et fratricide dont nous avons appris à connaître à travers les images diffusées par les médias et les médias. Ce sont ces images mêmes que nous pensions ne plus voir que dans les vieux documentaires sur la Seconde Guerre mondiale diffusés à la télévision de temps en temps. Nous avions tous imaginé et espéré que le dernier conflit majeur de l’histoire moderne serait celui qui, il y a plus d’un demi-siècle, a causé la mort et la dévastation, une image indélébile dans notre mémoire collective. Mais ça n’est pas arrivé!
Soixante-cinq ans plus tard, un petit pays du Moyen-Orient a refait surface les mêmes images, les mêmes visages, les mêmes histoires d’hommes et de femmes déchirés par un conflit sans fin, fuyant un pays qui n’existe plus.
Mes collègues hier à la Douma étaient choqués par ce qu’ils ont vu. Ils me disaient que toute personne à qui ils parlaient éclatait en sanglots. Les gens n’en peuvent plus. Ils sont à genoux. Ils ne veulent qu’une chose, que cela cesse et [qu’ils aient] un peu de sécurité.
https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1093885/gaz-toxique-syrien-douma-ghouta-bachar-al-assad-guerre-syrie
Ces images alimentent la tristesse et le choc de ceux qui assistent désespérément à l’anéantissement d’un peuple, des millions de familles forcées de vivre avec la douleur d’avoir perdu leurs êtres chers sur le champ de bataille ou sous les bombardements ou victimes innocentes d’exécutions arbitraires.
Le risque de grandir aux milliers d’images diffusées par les médias sur le conflit syrien est toujours très élevé, et en même temps, comme tout processus de désensibilisation, il comporte le danger de nous engourdir et d’accepter passivement ce qui s’est passe juste un vol de deux heures de notre maison.
Ainsi…Nous devons donner du crédit à tous ceux qui travaillent dans la communication, encore capable de déclencher des émotions, nous forçant à réfléchir sur l’absurdité de ce qui se passe en Syrie.
Le dernier cas est la photo d’un enfant dans une grande valise en cuir portée par son père, d’une main ferme, alors qu’il fuyait la région martyre de Ghouta, à Damas.
Incroyablement, le visage de cet enfant transmet une profonde tendresse et sérénité, malgré le fait que la guerre est tout ce qu’il a vécu dans sa courte vie. Peut-être que pour lui ce voyage à l’intérieur d’une valise rouge foncé n’était pas si extravagant.
Cela fait partie de la réalité absurde qui, à ses yeux, était la norme. Tout comme lui, des milliers d’enfants sont nés en Syrie ces sept dernières années.
Ce sont les enfants de la guerre, les jeunes Syriens qui ne connaissent pas le sens du terme «normalité», dont les jours sont marqués par le bruit des coups de fusil et par le grondement des avions qui bombardent le peu qui reste de leurs villes et villages.
Aller à l’école, faire du shopping, se promener dans le parc, ce sont des expériences qu’ils n’ont jamais eues. Ils apprennent à leur sujet dans les nombreuses histoires racontées par leurs parents. C’est une façon de rappeler à leurs enfants et à eux-mêmes qu’une vie normale est possible.
Personne ne sait où se dirige l’homme avec la valise en cuir. Mais nous savons tous qu’il porte la chose la plus précieuse qu’il ait encore: l’espoir. Cet enfant est l’espoir et le profond désir de paix en Syrie.
https://combonianum.org/2018/04/08/reflection-syria-the-little-boy-in-the-suitcase/
Matthieu 18
…19 Je vous dis encore que, si deux d’entre vous s’accordent sur la terre pour demander une chose quelconque, elle leur sera accordée par mon Père qui est dans les cieux. 20 Car là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis au milieu d’eux.