Cette Conférence a eu lieu le Vendredi 29 Juillet 2016
en l’Église de Cabasse (Var).
4. Le titre prophétique de Marie.
Dans ce message, Jésus identifie l’Église à la Vierge Marie dont parle l’Apocalypse. Voilà donc notre époque concernée par la Vierge des derniers temps.
Cette vue prophétique de la Vierge Marie trouve son origine dans les écrits de Saint Louis-Marie Grignion de Montfort, un apôtre du siècle de Louis XIV qu’affectionnait particulièrement Jean-Paul II. Il prit pour devise de son pontificat, la devise de Grignion de Montfort : Totus Tuus, Tout à toi. Formule qui résume la consécration à Dieu par la Vierge Marie[1].
Grignion de Montfort était un apôtre original qui évangélisa avec succès l’ouest de la France. Il n’hésitait pas à reprendre les airs à la mode pour en faire des cantiques, ou à marcher de village en village avec un boulet au pied.
Il écrivit plusieurs ouvrages qui sont aujourd’hui des livres de références, comme le Traité de la vraie dévotion à la Sainte Vierge.
Il écrit cette annonce surprenante[2] : « C’est par Marie que le salut du monde a commencé, et c’est par Marie qu’il doit être consommé. » Il affirme : « Marie produira conséquemment les plus grandes choses qui seront dans les derniers temps. La formation et l’éducation des grands saints, qui seront sur la fin du monde, lui est réservée[3]. » Ou encore : « Dans le second avènement de Jésus-Christ, Marie doit être connue et révélée par le Saint-Esprit afin de faire par elle connaître, aimer et servir Jésus-Christ[4]. ».
Arrêtons-nous un instant sur ce qu’il dit et que viendront confirmer plusieurs écrits de mystiques ou de papes :
Oui, le Salut du monde a commencé par Marie et par son Fiat de l’Annonciation : « Voici la servante du Seigneur, qu’il me soit fait selon sa Parole[5] ». Et le Verbe s’est fait chair et Il a habité parmi nous rajoute l’Angélus.
De la même façon, et rappelons-nous le chapitre de l’Apocalypse, elle doit mettre au monde le Berger qui dirigera le monde avec un sceptre de fer. C’est le dernier avènement dont parle Grignion de Montfort.
5. La « nouvelle Pentecôte ».
On sait que le Christ ne reviendra que pour juger les vivants et les morts. Il n’y aura donc pas de seconde incarnation car la première fut parfaite. Le dernier avènement dont parle symboliquement l’Apocalypse désigne le règne du Christ dans les esprits et les cœurs : c’est cette « nouvelle pentecôte » qu’ont prophétisée régulièrement tous les papes depuis Pie XI qui fut le premier à employer ce terme.
Jean XXIII et Benoît XVI insistent sur le rôle de Marie dans cet évènement.
Pie XII se fait précis : le 8 décembre 1954, six jours après l’une des apparitions qu’il eut du Christ, il affirme[6] : « Nous avons la ferme confiance que, dans un délai peut-être moindre qu’il ne serait humainement prévisible, le mal pourra être arrêté dans sa marche. […] Nous voulons que Jésus règne dans le monde. […] Nous prions que Jésus hâte le jour qui doit venir où une nouvelle effusion mystérieuse du Saint-Esprit enveloppera tous les soldats du Christ et les enverra porter le salut parmi les misères de la terre. Et ce seront des jours meilleurs pour l’Église et, à travers l’Église, pour le monde entier. » Il annonce ainsi une effusion prochaine de l’Esprit débouchant sur le règne universel de Jésus.
Pie XII parle « d’un délai peut-être moindre qu’il ne serait humainement prévisible ». Grignion de Montfort prophétisait cet évènement « plutôt qu’on ne le pense » et Jésus affirme à Maria Valtorta, mystique dont nous venons de parler : « c’est maintenant le temps de Marie[7] ».
Mais Grignion de Montfort dit cela il y a trois siècles. Peut-on accorder crédit à son avertissement ?
Si tous les prophètes voient l’avenir dans l’éternel présent de Dieu, la prophétie de Grignion de Montfort ne fut réellement connue qu’en 1929, il y a moins d’un siècle. De même la prophétie de Mélanie de La Salette sur les apôtres des derniers temps ne fut réellement découverte dans sa version authentique qu’en 1999, à l’ouverture des archives du Vatican.
En 1917, au cœur de la barbarie, la Vierge Marie annonce à Fatima le triomphe final de son Cœur Immaculé. Mais la consécration du monde et de la Russie au Cœur Immaculée de Marie ne fut effectivement prononcée qu’après cinq tentatives, par Jean-Paul II, au seuil du nouveau millénaire, le 16 octobre 1983, 99 ans, presque jour pour jour après la vision de Léon XIII et quelques mois seulement avant que le rideau de fer s’écroule de son propre poids. Quelques mois aussi avant que la Vierge confirme, à Medjugorje, que le pouvoir que Satan détient encore, lui sera prochainement enlevé.
6. Le temps de Marie ?
Quels autres évènements peuvent nous faire penser que ce temps a commencé, comme le dit Jésus à Maria Valtorta, et qu’il « se déroulera dans toute sa longueur ».
Rien, apparemment, sinon les apparitions mariales qui se sont multipliées à notre époque, sur tous les continents et pour toutes les religions si l’on pense aux apparitions de Zeitoun en Égypte, visibles par tous, chrétiens coptes et musulmans confondus. Ce qui constitue un fait nouveau.
Mgr Laurentin, l’un des spécialistes des apparitions mariales, notait cette multiplication actuelle sans précédent des apparitions mariales et remarquait « qu’à l’époque moderne, fait nouveau, plusieurs ont une importance prophétique, historique et culturelle, indéniable, durable et considérable[8] ».
« Dieu a délégué Marie auprès des hommes, notait-il par ailleurs, pour les familiariser avec lui. Elle est la délégation privilégiée de la Miséricorde de Dieu parmi les hommes[9] ». Élection par Dieu-même, par laquelle s’accentue ce prodige, sans le moindre détriment pour le Christ.
Jésus confirme à Maria Valtorta : « L’infinie Miséricorde de Dieu fera resplendir Marie, annonciatrice de la dernière venue du Christ ». Miséricorde divine caractéristique de la Vierge des derniers temps selon Grignion de Montfort, et ligne de force de notre époque selon les révélations faites à sœur Faustine ou à sœur Josefa Menendez, deux apôtres contemporaines de la Miséricorde divine.
À sainte Faustine, Jésus avait explicitement dit : « Parle au monde de Ma miséricorde. Que l’humanité entière apprenne à connaître Mon insondable miséricorde. C’est un signe pour les derniers temps. Après viendra le jour de la Justice. Tant qu’il en est temps, que les hommes aient recours à la source de Ma miséricorde[10]. ».
C’est le même appel que Jésus confie à sœur Josefa Menendez[11] comme à d’autres mystiques. Nous verrons plus loin l’importance qu’elles ont dans notre histoire.
7. La Mère de Miséricorde.
Il n’échappera à personne que nous sommes dans l’année de la Miséricorde voulue par le Pape François et que Jean-Paul II a instauré le Dimanche de la Miséricorde dans l’octave de Pâques, fête à la vieille de laquelle il mourût.
On se rappellera aussi que Marie est la Mère de la Miséricorde, Mère à qui nous fûmes confiés sur la Croix, comme l’Église.
Dans ces messages et ces signes, il n’y a pas de Dieu vengeur promettant l’extermination, mais le Dieu souffrant qui « a tant aimé le monde[12] ». Nous verrons aussi que cet appel pressant à l’amour qui retentit de diverses manières nous concerne comme refuge d’abord, mais aussi comme collaboration.
Car saint Paul le dit : nous sommes les collaborateurs de Dieu[13], notamment depuis notre baptême.
La Miséricorde est pour tous les hommes. Et là commence une frontière qu’il nous est difficile parfois de franchir : celle de l’amour universel de Dieu. Car la Vierge des derniers temps prépare ce règne universel qui verra la réunion des croyants en un seul troupeau du Christ. Pas seulement les « brebis perdues d’Israël », c’est-à-dire les chrétiens divisés, mais encore les juifs dont la conversion est prédite par les Écritures[14], mais encore ceux que Grignion de Montfort appelle « les turcs ou les mahométans », mais aussi les hommes de bonne volonté.
L’actualité et le vécu de chacun dresse parfois une barrière dure à franchir, mais c’est bien la reprise de ce qu’annonce, de diverses manières, l’Écriture.
[1] Le texte intégral se trouve, sous le titre Consécration de soi-même à Jésus-Christ, la Sagesse incarnée, par les mains de Marie, à la fin de l’amour de la Sagesse éternelle.
[2] Louis-Marie Grignion de Montfort, Traité de la vraie dévotion à la Sainte Vierge, § 49.
[3] Ibid., § 35.
[4] Ibid., § 49.
[5] Cf. Luc 1, 38.
[6] Osservatore romano du jour.
[7] Maria Valtorta, Leçons sur l’épître de saint Paul aux romains, Leçon n° 17.
[8] René Laurentin, Patrick Sblachiero – Dictionnaire des « apparitions » de la Vierge Marie, page 22.
[9] René Laurentin, Multiplication des apparitions de la Vierge aujourd’hui.
[10] Faustine Kowalska, Petit Journal, § 847, 25 décembre 1936.
[11] Enseignement consigne dans « Un appel à l’Amour ».
[12] Cf. Jean 3,16.
[13] 1 Corinthiens 3, 9 : Nous sommes des collaborateurs de Dieu, et vous êtes un champ que Dieu cultive, une maison que Dieu construit.
[14] Deutéronome 4,30 – Cf. Jean 11, 52. – Cf. Jean 10, 16. – Matthieu 23, 37-39. – Romains 11, 25-27.
François-Michel Debroise SPÉCIALISTE DE MARIA VALTORTA